À la gloire du loup dans l’homme et des huit mamelons du canidé

Cela fait dix mille ans que notre ancêtre le plus poilu a inventé les chiens.

Les loups vivaient en meute et le poilu en harde. Le poilu chassait et cueillait tout nu, les loups mangeaient ses reliefs, en écartant les fruits. Afin de préserver cette manne, les loups gardaient au loin les prédateurs du poilu. Une communauté d’intérêt s’installa.

L’hiver fut froid, les loups moururent. Le poilu, de fourrure vêtu, adopta leurs petits, en jurant de les élever comme ses propres siens. Nul ne sait de quels moyens il usa pour s’en faire obéir tout d’abord : peut-être en existe-t-il quelques restes fossiles, quelques atavismes ineffaçables ?

Dans les touts premiers temps de leur entrée dans la famille, les petits loups aidaient à la chasse ou gardaient les troupeaux, en échange des restes. C’était un bon échange, et quand les troupeaux avaient été engloutis et que la chasse était mauvaise, il restait au poilu cette viande sur pattes.

Un matin, le poilu se rasa pour la première fois et dans le miroir, il découvrit l’homme et la femme.
Des petits loups, l’homme et la femme firent des petits chiens.
Puis voyant que la civilisation était bonne pour le teint et que la boue était mauvaise pour les chaussures cirées, l’homme et la femme inventèrent les trottoirs.

Combien de millénaires d’éducation au rasage et à l’épilation nous faudra-t-il encore pour que les canidés nous articulent leur gratitude ?