Entomologie

[1] Le jouzier (extraits).

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le jouzier sécrète, il n’aime pas manquer de mouille. Il emballe ses glandes, des joues jusqu’à la poche à viande. Il est possible d’aller très loin avec un jouzier. Il aime perdre haleine, courir à l’abandon. Il se love alors dans le pli de graisses douces dont il fait rouler la peau, perler d’abondance. S’il reprend ses esprits, il regagne son corps dans le calme. On dit alors qu’il boit au goulot et sombre dans le sommeil. Le sommeil est d’ailleurs ce qu’il possède de plus profond. Par gramme alors, il tombe ses peaux mortes, écailles ternes, nourrissant ainsi quantité de commensaux plus ou moins désirables sur sa couche.

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S’il ne s’inquiète pas d’un ours, le jouzier, à la saison, redoute les mouches. Des bibions noirs irisés que l’on peut facilement attraper l’été, contre les vitres, entre le pouce et l’index. Même particulièrement molles, elles gagnent quand même les batailles jusqu’à ruiner ses sommeils les plus nécessaires. Guidé par son ouïe, le jouzier découvre parfois l’une d’elles faisant des ronds sur le dos. Il se hérisse alors et l’écrase dans un petit bruit de biscotte. D’un coup de patte il l’envoie rejoindre les contours.

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Thy